Echographie Doppler en anesthésie réanimation

Echographie en pré hospitalier.

 

Christophe ALAUZE

SAMU 59 LILLE

 

 

 

Deux objectifs sont prioritaires pour les équipes mobiles des SMUR : affirmer un diagnostic qui détermine la mise en condition et le traitement immédiat du patient, et de là l’orienter vers un plateau technique adapté disposant d’une équipe médicale ou chirurgicale opérationnelle.

Pour ce faire, les véhicules SMUR sont équipés de nouvelles technologies embarquées telles que les kits de test biologiques et maintenant l’échographie portable couplée au doppler leur conférant un véritable statut de mini plateau technologique médical mobile

 

            Le début du troisième millénaire marque l’avènement de l’utilisation de l’échographie par des médecins « non spécialistes de l’imagerie ». Quelques publications scientifiques qui mériteraient d’être confirmées par des études de plus vaste envergure, tendent à montrer que, pour des objectifs ciblés, l’échographie réalisée par des médecins « non radiologues » obtient une sensibilité et une spécificité excellentes mais nécessite une formation adaptée, validée et entretenue.

 

Les objectifs de l’échographie pré-hospitaliére doivent se corréler aux objectifs prioritaires déjà évoqués. Les indications retenues et validées par les sociétés savantes sont la détection de l’hémopéritoine traumatique, la présence d’un anévrysme aortique abdominal, l’épanchement péricardique, la grossesse ectopique et les anomalies morphologiques des voies urinaires et biliaires. Mais des objectifs secondaires peuvent être atteints tels que l’échographie pleuro pulmonaire, l’estimation de la volémie voire de la fonction myocardique systolique ou diastolique. Pour ces objectifs secondaires la problématique et de mettre en balance le bénéfice rendu par rapport au temps de l’examen qui ne doit pas retarder la prise en charge spécialisée des pathologies.

 

Le matériel disponible sur le marché correspond bien maintenant aux exigences de la médecine pré-hospitaliére c'est-à-dire notamment un faible encombrement, un poids minime, une robustesse éprouvée, une convivialité d’utilisation, une rapidité de mise en œuvre, une polyvalence par des sondes adaptables et une autonomie sur batterie suffisante, sans oublier la possibilité de stockage et de transfert d’images. Enfin la qualité de l’imagerie et les modes d’imagerie proposés n’ont rien à envier aux stations plus lourdes des services de radiologie.

La mise en place de l’échographie pré-hospitaliére dans un SAMU nécessite initialement un programme de formation de tout l’effectif médical temps plein du service car le coût d’un échographe portable reste très élevé et théoriquement  chaque UMH devrait être équipée pour éviter la perte de temps générée par l’arrivée sur les lieux du matériel en  renfort et pour respecter la notion d’égalité des prestations fournies aux patients.

Pour conclure l’échographe portable deviendra probablement dans un futur proche le stéthoscope acoustique et visuel de l’urgentiste qui aura dans son cursus universitaire un module d’imagerie à valider.