Pr Benoit Vallet
Département d'Anesthésie et de Réanimation 2, CHU de Lille
Le sepsis est considéré comme la cause principale de décès dans les unités de soins intensifs non cardiologiques. Loptimisation du traitement du choc septique implique certainement par sa reconnaissance et sa prise en charge précoces. La difficulté est didentifier différentes caractéristiques cliniques du choc septique qui résultent dune part de linfection initiale, dautre part de lactivation inflammatoire systémique, et enfin de la dysfonction dorgane qui y est associée.
La prise en charge thérapeutique actuelle passe par deux étapes fondamentales : (1) la prise en charge de linfection qui suppose léradication de lagent infectieux comprenant en particulier lantibiothérapie initiale, et qui doit permettre de limiter la réponse inflammatoire et (2) le monitoring rapproché et le traitement symptomatique du patient dans le but de diminuer les effets secondaires de cette réponse inflammatoire sur la perfusion, loxygénation et la fonction dorgane. Cependant, et malheureusement, il ny a pas encore à lheure actuelle de traitement qui puisse être utilisé de manière courante pour bloquer de façon spécifique la réponse inflammatoire liée aux médiateurs endogènes. Les méthodes permettant la reconnaissance de lactivation inflammatoire chez ces patients reste donc le pôle dintérêt de nombreuses recherches et investigations cliniques. Dans le même ordre didées, les techniques de monitoring permettant de détecter précocement les organes sensibles et à risque de détérioration au cours du choc sont recherchées. Dans une certaine mesure, la surveillance tonométrique de la perfusion régionale gastro-intestinale semble pouvoir procurer ce type de détection précoce et permettre ladaptation thérapeutique, en particulier du traitement hémodynamique. Des études randomisées à effectifs importants sont toutefois nécessaires pour évaluer la capacité de cette nouvelle prise en charge diagnostique et thérapeutique à améliorer lévolution de la réponse inflammatoire des patients en sepsis sévère. Par ailleurs, chez les patients qui ont déjà développé la réponse inflammatoire systémique, la mise au point dantagonistes spécifiques de cette réponse devient réellement nécessaire. A lheure actuelle, ces traitements capables dinhiber de manière spécifique la réponse inflammatoire restent encore rares.
Département dAnesthésie Réanimation Chirurgicale 2 - Hôpital Huriez - 59037 LILLE CHU